Les marchés boursiers ont eu une année plutôt difficile. À moins d’avoir été coupé du monde cet été, vous le savez. Toronto a établi son sommet annuel en mars et depuis, c’est une longue correction pour l’indice. Nous étions à 22 200, nous sommes présentement à 18 300, soit 3 900 points de correction ou 17,5 %.
Le Dow Jones a établi son sommet en janvier à 37 000 et nous sommes actuellement à un creux annuel de 29 134, soit une correction de 7866 ou 21 %.
Nasdaq est quant à lui en correction de 32 %.
Ce graphique montre la fluctuation du Dow Jones au cours de l’année 2022.
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Plusieurs raisons pour cette année difficile
Le coupable est toujours le même sur les marchés boursiers : l’incertitude. En fait, les marchés boursiers s’accommodent d’une mauvaise nouvelle qui a une date et un coût connus. Mais ils détestent les situations instables qui n’ont pas d’échéance.
Les derniers mois n’ont été qu’instabilité et doute.
- Guerre en Ukraine: à la fin février 2022, il y a eu l’invasion en Ukraine. La Russie, une des grandes puissances du monde et le deuxième plus grand producteur de pétrole, chamboule le modèle de paix actuel. Encore aujourd’hui, à la fin septembre, nous ignorons ce qui sera identifié comme la fin du conflit. Difficile de mettre un échéancier sur un objectif incertain et variable, ce qui inquiète la Bourse.
- Hausse des taux d’intérêt: la hausse des taux dans les derniers mois a été rapide et importante. Nous n’avions pas vu des taux comme ceux d’aujourd’hui depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008. L’objectif est de réduire l’inflation, mais même la Banque du Canada s’est trompée régulièrement sur ses prévisions dans les 24 derniers mois. Disons que l’investisseur est un peu perdu et c’est bien normal.
Ce graphique montre la fluctuation des taux d’intérêt au Canada depuis les années 90.
- Inflation: rappelons-nous que la hausse des taux d’intérêt est due à l’inflation. L’inflation, ce sont les prix qui augmentent. Dans ce contexte, il y a des entreprises gagnantes qui peuvent augmenter leur prix et faire grossir leur profit. Mais il y a aussi des entreprises perdantes qui ne peuvent pas augmenter leur prix, qui subissent des augmentations pour les coûts matériels, les salaires, et dont les profits chutent de façon importante. Dans la présente panique sur le marché, tous les titres corrigent, peu importe la situation dans laquelle l’entreprise se trouve. Dans 2, 3 ou 5 ans, il y aura des entreprises qui sortiront grandes gagnantes de cette inflation.
- Fin des ventes de type confinement: plusieurs entreprises présentent actuellement des états financiers trimestriels en baisse par rapport aux ventes en période de confinement. Voici quelques exemples : Peloton, les gyms sont maintenant ouverts et la réalité frappe ; Zoom ou Logitech, y a-t-il quelqu’un sans webcam en 2022 ? Bref, les titres qui ont eu une croissance démesurée pendant le confinement vivent aujourd’hui un ralentissement. C’est le retour du balancier et ça fait très mal.
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Oui, mais…
Prenez 15 minutes de votre temps pour aller constater l’étendue des dégâts. C’est pédagogique.
INDICE TORONTO TSX 60 – COMPOSITION : ce lien vous mènera aux 60 titres qui composent l’indice de Toronto TX60. Vous constaterez que c’est vraiment négatif sur un an, à part pour les titres de consommation (Dollorama, Loblaws…) et les titres d’énergie (Imperial Oil…).
INDICE DOW JONES 30 – COMPOSITION : ce lien vous mènera aux 30 titres qui composent l’indice de Dow Jones. Le constat est assez similaire.
Je crois que nous pouvons conclure que les titres se négocient à des prix plus intéressants au niveau actuel qu’il y a un an.
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Un creux ?
Une question demeure : les prix actuels sont des aubaines, c’est un achat automatique ou c’est simplement le début de la chute et nous sommes trop tôt ?
Pour répondre à cette question, nous devons répondre à l’incertitude comme je l’ai expliqué au début de l’article.
- Pouvez-vous dire clairement quand la fin du conflit entre l’Ukraine et la Russie aura lieu ?
- Savez-vous dans quel trimestre l’inflation reviendra à 2 % ?
Ce sont des questions pratiquement impossibles à répondre de façon exacte.
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On fait quoi ?
J’entends votre question : « Mario, qu’est-ce qu’on peut faire ? »
Nous optons pour une stratégie qui tient compte de cette incertitude.
Par exemple : cette semaine, je vais faire un investissement à long terme et la semaine prochaine, ce sera au tour du moyen terme. Les deux sont complètement différents, mais se complètent.
À long terme, certaines entreprises majeures et dominantes dans leur secteur seront à des niveaux qui s’approchent d’un plancher qui est défini par leur dividende. À partir d’un certain niveau, le prix de l’action de certaines entreprises ne peut descendre plus bas, car le rendement de leur dividende devient trop haut.
Un dividende n’est pas versé en pourcentage, c’est un montant en dollars par action. Si une entreprise verse un dividende de 3 $, le rendement sera de 3 % si le prix est à 100 $. Si le prix est à 30 $, le rendement sera de 10 %. Le concept du dividende fixe en dollar est très important.
On comprend rapidement que s’il s’agit d’une entreprise sérieuse, qui est presque assurée de pouvoir verser son dividende pour toujours, comme une banque, le 10 % devient absurde. Des acheteurs se seront présentés bien avant ce prix pour acquérir cette aubaine. L’entreprise en question aura probablement un plancher soutenu par des acheteurs et un rendement approximatif de 4 %, 5 % ou 6 %.
Ce qui est intéressant, c’est que ce plancher sera indépendant ou presque de la guerre en Ukraine en 2022, tout comme il a été indépendant de la COVID en 2019, de la crise des subprime en 2008, de la guerre du Golfe, du 9∕11, et même de Trump…
Rappelez-vous un autre élément, je l’enseigne dans la formation à long terme de Bourse 101, c’est que le rendement de cet investissement dépend du rendement du dividende actuel en plus de la hausse du prix de l’action. Puisque nous sommes déjà bas, ce deuxième facteur devrait être plus facile aujourd’hui qu’il y a un an.
Vous pouvez utiliser la méthode de la formation à long terme pour quantifier le taux de croissance future du prix de l’action, mais dans la situation actuelle, vous devriez y ajouter un peu de logique. Par exemple, une banque qui propose des hypothèques plus grandes à des taux plus hauts aura plus de facilité à avoir une meilleure croissance que l’inflation d’Hydro-One (le Hydro-Québec de l’Ontario) qui est pris dans un contexte politique et de contrôle de prix.
Bref, je crois qu’il est approprié aujourd’hui d’avoir une stratégie de sélection de titres à long terme avec un bon dividende pour le plancher qu’il offre, mais qui a aussi un p’tit côté givré en offrant la possibilité d’augmenter leur vente dans un contexte d’inflation.
Exactement l’explication que je donne dans la formation à long terme.
Pour vous inspirer, j’ai mis à jour la liste des 100 titres avec de plus grand dividende à la Bourse de Toronto et pour les titres américains.
100 meilleurs titres à dividende de la Bourse de Toronto – Tableau de rendement du dividende
100 meilleurs titres à dividende des Bourses Américaines
Bonne chasse !
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Conclusion
La semaine prochaine, nous nous poserons la question à savoir quoi faire avec tous ces titres pleins de potentiel qui n’ont pas de dividende. Des titres comme Goodfood (de 9 $ à 0,94 $) ou LightSpeed (125 $ à 23 $). Tout un défi pour l’investisseur à moyen terme. Une compilation sera publiée.
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Bon trading tout le monde !
