Comme l’a dit un jour un célèbre écrivain américain, « l’histoire ne se répète pas, mais elle rime ». Personnellement, j’aime à fouiller dans le passé pour y rechercher une situation qui s’apparente à celle que l’on subit à l’heure actuelle. Je me plais à identifier les stratégies qui, dans ces cas, ont été appliquées avec succès. Et j’essaie de voir s’il est possible de les adapter pour se tirer d’affaire dans les circonstances actuelles.
Ce que nous vivons aujourd’hui me rappelle la crise du papier commercial de 2008. Même envergure médiatique, même sentiment de panique. Bien sûr, ce n’est pas identique. Ça ne l’est jamais. Mais, comme en 2008, nous faisons face à une correction généralisée et rapide qui affecte tous les secteurs de l’économie. Et nous constatons que certains secteurs sont plus affectés que d’autres.
De plus, si l’on considère des facteurs comme le temps, la rapidité, l’ampleur de la rumeur, l’intérêt que portent monsieur et madame tout-le-monde à la situation, les deux crises se ressemblent beaucoup.
Alors que faire ? Pouvons-nous tirer parti des leçons de 2008 pour nous positionner de manière à minimiser nos pertes, voire enregistrer des gains à moyen et long termes ? C’est ce que nous allons voir…
Si on observe le tout froidement, vous vous trouvez nécessairement dans l’une de ces deux situations…
- Vous disposez de liquidités et vous vous demandez si c’est maintenant le temps d’acheter.
- Tout votre portefeuille est investi et vous vous demandez comment vous tirer de ce mauvais pas.
VOUS AVEZ DES LIQUIDITÉS…
Si vous disposez de liquidités, la question que vous devez vous poser est : « Quand et comment reconnaître le prochain signal d’achat ? »
Dans ce cas, il n’y a que quatre scénarios possibles. Et chacun correspond à l’un de nos programmes de formation.
Premier scénario : Vous croyez que le marché va rebondir. À votre avis, cette crise est temporaire et elle se résorbera très rapidement. Il vous faut donc appliquer une stratégie de swing trading. Le 909 serait probablement la plus logique des solutions. Ou peut-être un renversement de la stochastique au-dessus de 20.
Dans tous les cas, oubliez le prérequis de tendance haussière. Il n’y en a plus. Surtout, n’oubliez pas vos points de sortie rapprochés.
Je comprends, les ratios rendement/risque sont tout simplement trop beaux en ce moment. Mais vous devez quand même négocier méthodiquement.
Comme toute la bourse a corrigé, vous pouvez vous permettre d’être difficile dans le choix de votre signal. Il y a tellement d’occasions que le plus grand risque que vous courrez c’est de manquer d’argent à investir.
Soyez discipliné. Il ne sert à rien d’avoir un beau rendement/risque si vous n’acceptez pas d’encaisser vos pertes quand le mouvement est contre vous.
À titre d’exception, vous pourriez convertir le signal de swing et opter par la suite pour une stratégie à moyen terme. Habituellement, je n’aime pas trop. Mais il n’y a rien d’habituel dans les circonstances actuelles.
Si vous ne comprenez rien de ce qui est écrit ci-dessus, consultez mes vidéos sur le 909 et la stochastique. Ces stratégies consistent justement à négocier des rebonds rapides.
Deuxième scénario : Vous croyez que la crise va durer quelques semaines voire un peu plus. Il y aura une longue correction qui sera suivie d’un retour à la hausse.
Dans ce cas, il faut penser à faire des transactions à moyen terme. Et les systèmes de suivi des tendances auront amplement le temps de revenir vers le bas pour nous offrir un signal d’achat efficace.
Je songe ici à un système de triples moyennes. Pour avoir un beau signal clair, « en bleu » comme expliqué dans la formation.
Même que le système à cinq moyennes vous permettrait de faire entrer graduellement votre portefeuille dans le marché. Cela serait probablement encore mieux.
Au moment de la fin de la correction des titres immobiliers en 2008, ces deux systèmes avaient donné des signaux d’achat extraordinaires dans le secteur immobilier.
Troisième scénario : À utiliser si vous croyez que la crise va se résorber, mais que vous aurez du mal à saisir le moment exact du creux.
Optez alors pour des entreprises de qualité qui versent un dividende supérieur et qui vous apportera un rendement minimum. Ce dividende constituera une sorte de plancher et compensera le risque.
Pensez ici à appliquer une stratégie à long terme.
Notez que cette stratégie toute simple a son revers et qu’il vous faudra accepter un rendement inférieur dans le rebond.
Quatrième scénario : Vous avez l’âme d’un day trader ? Concentrez-vous sur la stratégie d’ouverture pour négocier un rebond rapide ou sur le MEX10 qui sera probablement moins rock ’n’ roll que l’ouverture.
Probablement que les stratégies de pêche à la baleine et d’indicateurs de mouvements de type « trop baisser » — comme les RSI et les bandes Bollinger — sont mal adaptées à cette volatilité extrême.
VOUS AVEZ TOUT INVESTI…
Si vous avez tout (ou en partie) investi le contenu de votre portefeuille, vous devez maintenant vous demander quoi faire de vos positions actuelles ?
Il y a ici cinq solutions possibles. Et nous allons les aborder avec discipline et méthode.
1. L’investisseur long-courrier
Ne paniquez pas, vous avez opté pour des investissements à long terme ! Vous possédez des titres de compagnies exceptionnelles qui ont une croissance plus rapide que l’inflation et versent un dividende généreux. Jusqu’à ce que survienne la crise, vous étiez satisfait.
Le prix actuel de l’action ne devrait rien changer à votre stratégie puisque vous avez acheté un rendement et une croissance, pas le prix d’un titre. Il est vrai que la croissance de vos titres risque d’être malmenée, mais comme ces entreprises sont en meilleures positions pour traverser cette période tumultueuse, vous ne devriez pas vous inquiéter.
Fait à remarquer : Les méthodes de suivi indiquées dans notre formation « cahier Canada » ne tiennent aucun compte de la valeur actuelle du titre.
Dites-vous que les investisseurs qui disposent de liquidités sont en train d’acquérir des titres de ces entreprises. Vous ne devriez pas vendre !
2. Vous suivez la vague
Vous avez opté pour une stratégie à moyen terme. Avant la chute de cette semaine, vous appliquiez une stratégie de suivi des tendances sur des titres qui ont un potentiel de croissance exceptionnel, mais qui comportent des risques importants.
Ce qui importe dans cette stratégie, c’est le suivi des tendances. Quelle que soit la méthode que vous avez décidé d’appliquer, vous devriez avoir reçu un signal de vente il y a quelques jours, sur 80% de vos titres.
Si vous avez écouté ce signal, vous êtes heureux ! Si vous n’avez pas encore vendu, vous avez un sérieux problème… Car vos titres sont probablement hautement spéculatifs. D’un point de vue fondamental, certains d’entre eux ne sont pas assez solides pour résister à une longue correction ou à une récession.
Typiquement, une entreprise où vous investissez à moyen terme aura un projet extraordinaire mais qui n’est pas encore rentable ou prouvé.
Il peut s’agir d’un investissement qui, à terme, rapportera, comme cela a été le cas pour les titres de Tesla et de Shopify.
Mais souvent, il y a aussi des types « à la mode » qui se contenteront de quelques vagues énormes avant que la mode passe… Comme dans le cas du cannabis.
Pour la pédagogie, la plupart des entreprises de logiciel se qualifient facilement pour le moyen terme, tel qu’enseigné dans le programme de formation.
- Sur votre ordinateur, allez sur le site de Bourse101
- Allez voir la liste « Logiciel en bourse du Canada Top 12 » dans le menu ci-dessus
- Choisissez le mode d’analyse « 3 moyennes Exp. 5-20-80 » (ne fonctionne pas sur certaines tablettes ou cellulaires)
- Observez le signal de ventes des 30 derniers jours sur chaque titre (croisement là où la jaune devient plus grande que la rouge)
- WOW!!!! Respirez…
- Et j’enseigne la même chose depuis 25 ans… Je ne comprends tout simplement pas pourquoi plus de personnes ne l’utilisent pas.
Pour en savoir plus sur les moyennes mobiles.
Bon, si vous n’avez pas vendu, on vous explique quoi faire au point 5
3. Vous aimez la musique
Si vous avez opté pour une stratégie de swing trading, votre point de sortie se trouvait à 2 % ou à 5 % sous votre prix d’achat… Vous avez vendu ? Tout va bien. Vous possédez encore vos titres ? Passez au point 5.
4. Vous vivez au jour le jour
Vous êtes un adepte du day trading ? Comme vous vendez tout à 16 h, vous ne détenez pas de position ouverte en ce moment. Vous n’avez donc pas de problème.
5. Vous êtes distrait…
Si vous appartenez à la catégorie des « Oups-j’ai-oublié-de-vendre » ou celle des « j’ai-appliqué-la-stratégie-du-pif », ou encore celle des « je-suis-un-chevreuil-pris-dans-les-phares-d’une-auto », vous êtes mal barré.
Malheureusement (ou plutôt heureusement), nous n’offrons pas de formations qui encouragent le recours à ces stratégies… Cependant, je peux vous aider à limiter les dégâts en vous suggérant une méthode de vente.
Il vous faut diviser vos titres en deux catégories :
Les entreprises solides. Des entreprises connues, qui ont un bon carnet de commandes et font des profits. Ces sociétés n’ont pas besoin d’argent pour survivre. Ce sont normalement des leaders de leur industrie. Elles seront toujours là dans cinq ans. Cela peut aussi être des ETF ou un fonds commun de placement. La majorité de vos titres qui reste devraient se trouver dans cette catégorie.
Pour ces titres, patientez ! J’en conviens, ce n’est pas idéal. En fait ce n’est même pas une stratégie des cours…
Mais nous sommes après une chute de 25 %. Comme vos entreprises sont solides, la correction devrait être presque terminée. Puis, une fois l’orage passé, opérez une lente transition vers une stratégie plus logique et structurée.
Les titres spéculatifs. Des entreprises plus marginales que vous avez achetées parce qu’elles annonçaient la réalisation d’un projet prometteur. Normalement, ces sociétés ne font pas, ou très peu, de profits. Elles concentrent leurs efforts sur le développement de leur(s) produit(s) ou sur leur croissance. En ce moment, vous vous demandez pourquoi vous avez acheté de ces titres et pourquoi vous l’avez fait maintenant.
Ne vendez pas immédiatement, mais établissez des points de sortie pour chacune de vos positions. Puis appliquez ces stratégies à la lettre. Cela sera difficile, mais vous devrez accepter d’encaisser vos pertes. Rappelez-vous : ces titres peuvent descendre très, très bas si le mouvement baissier se poursuit quelques mois. Mieux vaut perdre que de tout perdre !
Je vous suggère de vendre par blocs. C’est plus facile à vivre. Par exemple, vous avez 800 actions de la compagnie MachinTruc ? Vous vous dites que vous en vendrez 200 au « bas » de Jeudi ; puis 200 autres au « bas » moins X % ; et encore 200 si Y se produit ; et enfin les dernières 200 à Z $.
De cette façon, si le titre rebondit, vous aurez encore une position. S’il corrige un peu, vous essuierez une moins grosse perte. Et s’il s’effondre, vous aurez vendu.
Oui, je sais, ce n’est pas parfait, mais on est dans le contrôle de dommages ici.
Un petit conseil : si vous êtes tenté par ce genre de transactions spéculatives, pourquoi ne pas opter plutôt pour une stratégie à moyen terme ? Ça serait toujours plus efficace que le piffomètre et le chevreuil.
EN CONCLUSION
J’enseigne comment négocier en bourse depuis maintenant 25 ans. J’ai rencontré des milliers d’investisseurs. Leur problème le plus fréquent tient au fait qu’ils n’ont pas établi de plans d’actions en trading. Les amateurs peuvent effectuer une ou deux bonnes transactions, mais ils ne peuvent pas reproduire leurs bons coups selon un système. Et quand les choses tournent mal, ils n’ont pas pensé à une stratégie de sortie.
Le professionnel, lui, a un plan, une stratégie clairement établie.
J’achète si…
Je prends mon profit quand…
J’accuse une perte quand…
Et le ratio rendement/risque d’un titre (rendement potentiel divisé par le point de perte en cas perte) est plus grand que… Ainsi, je peux accepter un taux d’erreur de…
Selon le journal de transaction, je devrais cette année réaliser x transactions selon telle méthode… Je réaliserai y nombres de gains et z nombres de pertes… Ainsi mon rendement sera de …
Pour avoir un vrai plan, écoutez les cinq premières vidéos de cette formation.
Cela dit, je ne vais quand même pas vous raconter d’histoire. Ce soir, au moment où j’écris ces lignes, la plupart des professionnels se retrouvent face à un portefeuille en forte baisse par rapport au mois dernier.
Il y a fort à parier que les titres dans lesquels nos professionnels ont investi à long terme sont en baisse, malgré leur qualité. Et ils n’ont rien vendu à long terme.
Ceux qu’ils ont acquis à moyen terme auront été liquidés avant d’essuyer une trop forte perte. La vente aura quand même été réalisée nettement sous le sommet du mois dernier.
Les swings traders auront accepté leurs pertes.
Les investisseurs à moyen terme et les swings traders pourront toutefois se consoler en se disant que qu’ils disposent désormais de bonnes liquidités qui leur permettront d’acheter certains titres à prix d’aubaine le moment venu.
Quelque fois, la bourse c’est un arc-en-ciel. Pendant des années, vous appliquez une méthode qui vous permet de voir la lumière. Puis, un jour, vous êtes dans le plus grand « bull market » jamais vu.
Quelque fois la bourse est un volcan. Pendant des années, vous appliquez une méthode qui vous permet de prévoir les fumerolles. Puis, un matin c’est l’éruption.
Je sais par expérience qu’à la bourse, la différence est bien mince entre le volcan et l’arc-en-ciel. C’est pourquoi je me fixe toujours des points de sortie, dans chacun des plan de trading proposé en moyen terme, en swing trading et daytrading. Je ne voudrais pas disparaître dans une éruption, mais je veux être là pour la prochain hausse.
La bourse, ça n’est pas un certificat de dépôt. Il y a des risques!