En février dernier, je vous parlais de la saga SNC-Lavalin qui n’était toujours pas réglée. Vous savez, les « petits » problèmes de pots-de-vin. Hé bien, c’est maintenant chose du passé.
Plaidoyer de culpabilité
Dans le communiqué de presse du 18 décembre dernier, SNC-Lavalin annonçait que les accusations fédérales en lien avec des projets exécutés en Libye avaient fait l’objet d’un règlement.
SNC-Lavalin Construction (une filiale du Groupe SNC-Lavalin) a reconnu sa culpabilité à l’égard d’un seul chef d’accusation, et la Cour du Québec a accepté son plaidoyer de culpabilité. L’entreprise devra verser une amende de 280 M$ sur cinq ans et aura une période de probation de trois ans.
À mon avis, il était plus que temps de parvenir à un règlement dans ce dossier. Nous pouvons maintenant passer à autre chose.
Libye et SNC-Lavalin : enfin réglé
Vous vous souvenez des pots-de-vin en Libye en 2015. En février dernier, je vous disais qu’une entente entre le gouvernement du Canada et SNC-Lavalin quant au régime sur l’accord de réparation n’avait pas encore eu lieu. Un accord de réparation est un accord volontaire de la part d’une organisation accusée d’une infraction. Donc, si SNC-Lavalin obtient une entente avec le gouvernement, l’entreprise devra reconnaître ses torts, payer une amende, adopter les mesures nécessaires pour qu’une situation comme celle-là ne se produise plus et les personnes responsables devront rendre des comptes.
Eh bien, c’est enfin réglé! SNC-Lavalin a reconnu ses torts et doit maintenant payer une amende.
Notre analyse vidéo
L’analyse vidéo de SNC-Lavalin en Bourse vous donne soudainement envie de faire un voyage en Libye?!? En alternative, vous pourriez lieu aussi suivre nos formations qui sont offertes à titre d’échantillons, gratuitement et sans inscription. Consultez cet article pour savoir comment investir en Bourse.
SNC-Lavalin : une histoire de plus d’un siècle
En 1911, après une carrière au ministère des Travaux publics du Canada, Arthur Surveyer fonde SNC-Lavalin, une entreprise canadienne spécialisée en gestion de projet pour les clients dans les secteurs du pétrole et du gaz, des mines et de la métallurgie, des infrastructures, de l’énergie propre et nucléaire et ICGP (ingénierie, conception et gestion de projets). Ce n’est qu’en 1991 que SNC fusionne avec Lavalin, géant canadien de l’ingénierie, pour devenir l’entreprise que l’on connaît bien aujourd’hui, SNC-Lavalin, chef de file mondial du secteur de l’ingénierie et de la construction, et fleuron du Québec.
Si vous avez envie d’en apprendre un peu plus sur l’entreprise canadienne en Bourse, regardez ce vidéo.
Le graphique de SNC-Lavalin en Bourse
SNC-Lavalin en chiffres
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | |
Revenu en million | 7 900 | 8 200 | 9 600 | 8 500 | 9 300 | 10 000 | E 9 300 | E 9 000 |
BPA | 0,61 | 9,8 | 3,43 | 2,7 | 2,51 | -2,11 | E -0,41 | E 1,95 |
E pour estimation
En regardant ce tableau, nous constatons que les ventes de SNC-Lavalin en 2018 approchent le très respectable montant de 10 milliards. Ce qui est toutefois décevant, c’est que depuis 2015, SNC-Lavalin a eu une faible croissance dans ses ventes.
En plus des profits par action qui sont de vraies montagnes russes depuis 2012, c’est difficile d’extrapoler les futurs résultats financiers pour cette entreprise canadienne en Bourse.
Personnellement, ce qui me déçoit le plus est la marge bénéficiaire, c’est-à-dire les profits divisés par les ventes. Si nous faisons le calcul pour 2017, nous obtenons 4 % (382/9335) et pour 2016, le résultat est de 3 %. À l’exception de 2014, ces chiffres semblent être la norme dans les dernières années pour SNC-Lavalin.
Si l’incompréhension de ces chiffres vous donne envie de vous jeter en bas d’un pont, n’en faites rien. Vous avez simplement besoin d’en apprendre plus sur la Bourse. Profitez donc de nos formations disponibles à titre d’échantillons, et ce, gratuitement et sans inscription. Les formations en bleu sont disponibles pour tous et celles en grises seront disponibles après votre inscription.
L’ingénierie, une business simple… mais pas payante!
Nous aurions pu penser qu’une entreprise d’ingénierie reconnue mondialement comme SNC-Lavalin dégagerait une marge de profit d’au moins 10 %. Mais non.
Cette entreprise en Bourse n’a pas d’inventaire important à gérer contrairement à Amazon, a peu de risques technologiques si nous comparons à Apple et n’a pas d’investissements importants à faire dans des usines comme GM.
De plus, l’entreprise a une clientèle captive puisque, pour avoir un pont, nous n’avons pas le choix de faire affaire avec une équipe d’ingénieurs. Malgré tout cela et une concurrence limitée, le nombre de firmes d’ingénieurs étant plutôt limité, la marge de profit est faible.
À titre d’exemple, comparons SNC-Lavalin avec CGI, qui n’est, à vrai dire, pas une firme d’ingénieurs. Je l’avoue. Mais qui évolue plutôt dans le service-conseil en TI et en management et génère année après année 10 % de profit sur ses ventes.
Toutefois, nous pouvons noter que l’autre firme d’ingénierie très importante de Montréal, WSP Global anciennement connu sous le nom Genivar, a des marges tout aussi faibles. Par contre, ses ventes sont en hausse et ses profits aussi.
Investir ou ne pas investir dans SNC-Lavalin
En plus de la nouvelle, plusieurs points militent pour un retour à la hausse et donc, un achat du titre en Bourse. Les éléments à considérer avant d’investir dans SNC-Lavalin sont les suivants :
- L’entreprise a historiquement fait des cycles importants;
- L’entreprise possède des actifs importants, comme leur participation dans l’autoroute 407 en Ontario;
- L’entreprise demeure un des fleurons du Québec;
- Les mauvaises nouvelles devraient, je l’espère, être derrière nous.
Toutefois, certains éléments concernant SNC-Lavalin nous font hésiter :
- L’entreprise semble se mettre dans le trouble « involontairement » un peu trop souvent;
- La faible croissance des ventes montre que ce n’est pas un investissement classique pour le long terme;
- Les profits en montagnes russes ajoutent de l’incertitude;
- La faible marge bénéficiaire enlève beaucoup de latitude aux gestionnaires pour essayer des concepts originaux dans l’espoir de frapper un grand coup;
- Le Canada a récemment eu des tensions avec certains pays importants comme l’Arabie saoudite, la Russie et la Chine, pays qui ont une façon plus discrétionnaire d’accorder des contrats gouvernementaux.
Conclusion
En conclusion, la décision d’investir dans SNC-Lavalin vous appartient, mais à mon avis, ce n’est certainement pas un titre que nous achèterons et conserverons pour les 20 prochaines années. C’est beaucoup plus une transaction et un investissement de type moyen terme.
Ce type d’investissement requiert une gestion importante du point de vente. Avant d’acheter, vous devez absolument déterminer un point à partir duquel vous vous direz « Ça va, la perte est assez importante, je sors ».
Identifiez le rendement (gains possibles), puis le risque (pertes possibles) et vous devriez obtenir un ratio de cinq pour un et plus. Puis faites une évaluation de la probabilité du gain par rapport à la perte et prenez la décision. Bref, c’est une transaction boursière classique comme je l’explique dans le programme de formation à moyen terme.
Aujourd’hui les points de support sont plutôt loin, personnellement j’attendais un pour avoir un meilleur signal et un risque plus faible. Alors, faites vos devoirs!
Bon trading!